La majeure partie du territoire de la commune de Carrefour se concentre dans ses sections communales très montagneuses. L’inexistence de voies routières aménagées rend l’accès par voiture ou camions difficile ; dans la plupart des cas, l’utilisation des véhicules roulants dans ces milieux est complètement impossible. Avec une population de plus de 500000 habitants, la pression humaine sur l’environnement se fait sentir de plus en plus.

Quand il s’agit de la relation entre les milieux urbain et rural, Carrefour n’échappe pas à la règle. Généralement, dans toutes les communes d’Haïti, le centre urbain communément appelé «  bouk ou lavil» dépendent de leurs sections communales – qui le plus souvent se situent dans les zones montagneuses - pour leur alimentation en nourriture et eau potable. Malgré cette dépendance, les sections communales sont toujours traites comme le pays en dehors. Quand à la mairie, la seule fois qu’un résident d’une section communale entendra parler de la mairie c’est avant les élections municipales. Bien que les soi-disant citadins vivent des ressources provenant des zones rurales, il ne leur est jamais venu à l’idée que ces ressources ne sont intarissables. Leur mépris pour le milieu rural et la concentration des services dans la zone urbaine ont contribue a l’abandon des campagnes : l’exode rurale.

C’est l’exploitation des carrières et l’agriculture extensive qui posent problème : elles ont un rôle social important car elles emploient des milliers de personnes, mais ces activités provoquent la destruction des milieux. En effet, l’exploitation accélère le ruissellement des eaux, l’accumulation de sédiments et l’érosion des sols. Les agriculteurs se retrouvent obligés de cultiver des terres plus pentues et de faire du charbon de bois avec le couvert végétal. La dégradation de l’environnement s’explique donc par une inorganisation spatiale. Certaines associations prônent des aménagements plus efficaces et militent pour des opérations de nettoyage ou de reconstruction

La couverture forestière d’Haïti est actuellement moins de 3 %. Le tarissement des sources d’eau à travers le pays est la conséquence directe du déboisement. Jusqu'à la seconde moitie des années 80, les mornes de Carrefour étaient en grande partie couvertes d’arbres fruitiers et forestiers. Quant à la Rivière Froide, son eau était encore cristalline. Des milliers de gens s’y baignaient encore quotidiennes. De plus, tous les jours, des centaines de femmes comptaient sur cette rivière pour gagner des sous après avoir faire de la lessive pour des clients qui étaient toujours fidèles au rendez-vous.

La détérioration de l’environnement a ses corollaires. Dans tous les cas, on présume que de nombreuses populations de plantes et d’animaux sont en train de disparaître à cause de la détérioration des écosystèmes, comme la déforestation. Le déboisement et la construction anarchique dans endroits stratégiques se présentent comme la cause fondamentale des catastrophes écologiques a carrefour, mettant en danger les espèces de commune, autant la flore que la faune.

Actuellement, la Rivière n’est qu’une « rigole ». Les nombreuses sources d’eau de Carrefour ont commencé a tarir. Les conditions sanitaires qui étaient déjà précaires en temps normal se sont empirées. Quand à l’urbanisation, on ne peut pas en parler; le milieu urbain de Carrefour n’est autre qu’un vaste bidonville.

Pour limiter les dégâts et protéger l’environnement, il faut que les citoyens de la ville et des sections communales se conscientisent sur cette situation qui menace l’existence même de toute la population. Il va falloir aussi concilier et réconcilier les milieux urbains et ruraux. Finalement, il est indispensable que les citoyens de Carrefour prennent en charge le destin de leur commune.